Coronavirus : Les assureurs n’ont qu’à payer !
Alors que la France s’installait un peu plus chaque jour dans le confinement, les mises en cause se sont multipliées. Les travailleurs indépendants ont notamment vivement réagi au refus des assureurs d’indemniser leurs pertes financières suite à la décision prise par l’exécutif de fermer, à quelques exceptions près, tous les lieux accueillant du public. Parmi les prises de paroles les plus médiatiques, la pétition « Sauvons nos restaurants et producteurs ! », lancée par Stéphane Jégo, propriétaire du restaurant L’Ami Jean, à Paris. Recueillant rapidement des milliers de signatures, dont celle des illustres chefs cuistots Alain Ducasse et Yves Camdeborde, le texte explique vouloir « pousser le gouvernement à décréter l’état de catastrophe naturelle sanitaire afin que les assurances nous indemnisent ».
On perçoit bien la détresse de ces entrepreneurs face à l’arrêt de leur activité. C’est souvent l’investissement de toute une vie qui est menacé. Pour autant, il y a bien « incompréhension », pour reprendre les termes du PDG de Generali France, Jean-Laurent Granier. La couverture de la perte d’exploitation sans dommages en cas d’épidémie n’existe pas, pas plus qu’un quelconque état de catastrophe sanitaire qui donnerait droit à indemnisation. Bruno Le Maire l’a d’ailleurs reconnu après que la Fédération française de l’assurance (FFA) a décidé de faire un chèque de 200 M€ au titre de « l’effort de solidarité nationale ». Le ministre de l’économie et des Finances attend « désormais des propositions innovantes de la part des assureurs pour concevoir un produit d’assurance qui permettra d’améliorer la couverture des risques sanitaires majeurs à l’avenir ».
La FFA s’est dite prête à étudier une solution assurantielle qui s’inspirerait du régime des catastrophes naturelles
La mécanique est complexe, comme en témoignent les déconvenues du pandemic bond, lancé en 2017 par la Banque mondiale. La députée LREM Valéria Faure-Muntian, présidente du groupe d’études assurance à l’Assemblée, serait prête à lancer le chantier une fois le pays revenu à la normale. On peut juste espérer que celui-ci aille plus vite que la réforme espérée depuis dix ans pour le régime cat’nat’, et pourtant de bien moindre importance !
Source : L’argus de l’assurance
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